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Debout la République 11ème Circonscription du Pas de Calais - -Hénin Beaumont - Carvin
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Créé le : 27/07/2008 15:06
Modifié : 18/03/2012 16:44

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Tout ça pour ça ?

16/11/2011 11:23

Tout ça pour ça ?


La réaction de François Morvan, vice-président de DLR et ancien président du mouvement Chevènementiste Vive la République, à l’annonce de la candidature de Jean-Pierre Chevènement destinée à "ramener la gauche à la hauteur des défis qui sont devant elle".

La candidature de Jean-Pierre Chevènement

TOUT ÇA POUR ÇA ?

Avec, en leur temps, Charles Pasqua et Philippe Seguin, et aussi Philippe De Villiers, Jean-Pierre Chevènement a ouvert un chemin. Il a été le visionnaire qui a prédit dans quelle impasse nous conduirait l’aventure du passage de l’Euro de monnaie commune à une monnaie unique, toute entière dédiée aux intérêts de la finance mondialisée et des grands groupes délocalisateurs. Il a prédit comment le renoncement à la France au profit de l’utopie de l’Europe fédérale ne déboucherait que sur le néant. Il a tenté de faire sortir la gauche de ses impasses à la fois gauchistes et néo-libérales. Il reste une voix qui compte pour toutes celles et ceux qui n’ont d’autre souci que l’intérêt général, celui de la France , celui du monde du travail, , salariés, artisans, agriculteurs, chefs d’entreprise, qui se battent pour notre avenir.

En 2002, où je l’ai suivi avec enthousiasme comme tant d’autres, faute aussi de s’en donner tous les moyens, il a échoué a “faire bouger les lignes” d’une gauche enfermée dans ses chimères et ses mensonges. En 2007, son soutien à Ségolène Royal ne pouvait pas donner plus de résultats.

Il nous annonce à nouveau sa candidature. Mais dans quel but ? A l’heure où la situation est si grave, peut-on encore penser qu’il existe encore dans le système UMP-PS des moyens de peser pour le faire évoluer ? Homme de fidélité, Jean-Pierre Chevènement l’est aussi à son erreur : croire que la gauche, le Parti socialiste en premier lieu, soit réformable. De François Hollande, qui a proclamé à l’avance que sa ligne serait de défendre la “rigueur” comme valeur “de gauche” , il pense que c’est “un homme intelligent”, ce dont personne ne saurait douter, et qu’on “peut l’aider à se mettre à la hauteur.” Mais François Hollande l’est déjà, si l’on peut dire ! Sa ligne anti-Sarkozy ne remet en cause aucun des fondamentaux de la ligne libérale, eurobéate, qui anime le parti socialiste depuis trente ans. Son seul pari est que les français vont préférer un “homme normal” au président bling-bling. Voilà donc à quoi la voix de Jean-Pierre Chevènement devrait se résigner : influer -un peu - sur un des candidats du système ?

Un tel objectif est totalement en deçà de ce qu’attends notre pays. Nicolas Dupont-Aignan a donné sa réponse : ce n’est que par l’indépendance politique, par un appel au peuple contre ce système et en dehors de lui que l’on peut inverser le cours des choses. La France attend cette réponse, débarrassée de l’hypothèque de l’extrémisme et du simplisme qui pèse sur Marine Le Pen. C’est la voix de l’ambition et du courage, et on ne peut la suivre en disant aux français qu’on a soi-même décidé de se rogner les ailes.

François MORVAN

Vice-président de Debout La République







« Le régime de laïcité est le mieux armé face aux prétentions politiques des religions… »

09/11/2011 18:44

« Le régime de laïcité est le mieux armé face aux prétentions politiques des religions… »


entretien avec Catherine Kintzler

Catherine Kintzler est philosophe. Elle est notamment l'auteur de
Qu'est ce que la laicité ? Vrin, 2007. Elle anime le site
Mezetulle

Coralie Delaume. L’étude récemment conduite par Gilles Kepel sur les « banlieues de la République » a remis sur le devant de la scène la question de la place de l’islam en France. Cette enquête montre que dans certains « quartiers », l’appartenance religieuse a pris la place d’une promesse républicaine non tenue. En disant cela, ne suggère-t-on pas un peu vite que l’islam et la République sont deux systèmes concurrents, voire inconciliables ?
Catherine Kintzler. Il n'y a pas à choisir entre islam et République, car il n'y a pas à choisir entre religion et laïcité : la laïcité assure la liberté de conscience dont la liberté de culte fait partie. La loi républicaine ne demande que deux choses aux religions, c'est de renoncer à leur pouvoir civil et de renoncer à exercer un droit de regard sur de prétendues « communautés », sortes de « chasses gardées » dont elles pourraient contrôler les mœurs.

Même si dans une République comme la France, on ne « reconnaît » aucune communauté, on demeure obligé de les « connaître ». Force est de constater qu’elles existent de fait, et qu’elles génèrent des solidarités particulières.
Peut-être, mais l'adhésion à une communauté doit demeurer totalement libre, et cette liberté comprend sa réciproque : chacun doit aussi être libre de se soustraire à « sa » communauté.

Il semble qu’il y ait, dans la France d’aujourd’hui, une sorte de retour aux solidarités religieuses. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
Il existe des tentatives, par les religions, de réaffirmer leur pouvoir civil. Cette perspective régressive est suscitée par une politique de démantèlement des services publics, elle-même oublieuse des principes fondamentaux d'une république laïque. Partout où la solidarité civile s'efface, un boulevard s'ouvre devant la marchandisation et devant l'action d'associations qui s'engouffrent dans la brèche et qui pratiquent le clientélisme. Il n'y a pas de politique laïque sans une politique ferme et homogène de bons services publics, c'est pourquoi le combat laïc est inséparable du combat social.

Au mois septembre, l’interdiction formelle de prier dans les rues est entrée en vigueur. Pour que cette interdiction soit respectée, l’Etat ne sera-t-il pas contraint, à terme, de financer des lieux de culte au profit des religions les plus récemment implantées ?
A ma connaissance il n'y a pas d'interdiction visant l'acte de prier dans la rue. Ce qui est interdit, ce sont les rassemblements et les manifestations qui entravent la liberté d'autrui ou qui troublent l'ordre public : si vous priez en vociférant et en apostrophant les passants, si vous organisez un sit-in envahissant un hall de gare ou obstruant la voie publique, vous tombez sous le coup de l'interdit. Il faut au moins qu'un rassemblement ou une manifestation susceptible d'entraver la voie publique soit temporaire et déclaré aux autorités chargées de faire respecter l'ordre public. On n'interdit donc pas les prières de rue parce que ce sont des prières, mais on interdit des rassemblements non déclarés qui portent atteinte au droit d'autrui – par exemple le droit d'aller et venir librement.

La mise en œuvre de cette interdiction aurait donc pu intervenir depuis longtemps !
Il me semble en effet. La publicité faite autour de cette prétendue nouveauté relève d'une opération de communication dans laquelle, en l'occurrence, le Ministre de l'Intérieur et les intégristes islamistes sont en miroir. L'un pour dire « voyez comme je suis ferme et innovant », les autres pour se présenter faussement en victimes d'une répression discriminatoire et pour réclamer à l'Etat des moyens matériels.
Apparaît alors l'idée que le financement des lieux de culte serait une mesure nécessaire pour la liberté des cultes et l'égalité entre les cultes. Cette position confond les « droits-liberté » et les « droits-créance » et fait comme si la liberté de culte était un « droit-créance».
La puissance publique garantit la liberté de culte : par exemple si des fidèles veulent ériger une église, une mosquée, un temple dans le respect du droit, elle doit faire respecter leur liberté contre ceux qui entendent s'y opposer. Mais cela ne veut pas dire qu'elle doive, en plus, assurer les moyens des cultes.

La liberté de culte n’est pas un service public, en quelque sorte…
C’est cela. La liberté des cultes n'est comparable, ni au droit à l'instruction, ni au droit à la santé, ni à aucune prestation sociale, ni au droit au logement ou au travail, qui sont des « droits-créance ».
On peut en revanche comparer la liberté des cultes au droit de propriété : j'ai le droit de m'acheter une voiture de luxe, et si je n'en ai pas les moyens, il n'appartient pas à l'Etat de m'y aider. Il s'agit d'un « droit-liberté ». On en juge aisément par la proposition réciproque : un « droit-liberté » inclut sa négative. Le droit d'être propriétaire inclut le droit de refuser de l'être. De même, ne pas avoir de culte est une liberté, un droit.
J'ajoute à cela trois remarques :
- lorsqu'une association manque de locaux, elle se tourne vers ses adhérents et leur demande une participation financière,
- s'agissant d'offices religieux, il n'est pas exclu d'envisager d'organiser plusieurs services successifs en cas d'affluence,
- la proposition de financement public fait comme si l'exercice d'un culte était une norme sociale et la transforme en norme politique. Or même s'il n'y avait qu'un seul incroyant, il aurait le droit d'objecter que la mesure est injuste et de récupérer son argent.

Quant à l'argument de l'égalité entre les cultes, il s'appuie sur le caractère historique de la loi de 1905 : les collectivités publiques sont propriétaires des lieux de culte principalement catholiques et se chargent de leur entretien. Mais d'autres cultes ne bénéficient pas de cette disposition... donc il faudrait rétablir l'égalité en injectant de l'argent public dans la construction de nouveaux locaux. Une telle disposition, si elle était valide, devrait valoir pour toutes les religions présentes et futures, et prendre en compte rétroactivement tous les édifices cultuels construits entre 1906 et aujourd'hui...

Ce qui est insensé, sauf à « démocratiser l’histoire afin que chacun en ait une part égale », comme plaisantait un jour Elisabeth Lévy…
C’est impossible en effet. On prétend qu'il y aurait un problème parce que l'islam s'est développé en France après la loi de 1905, et serait donc pénalisé par une histoire dans laquelle il n'a pas été présent. Mais la loi de 1905, comme toutes les lois, a été faite pour après sa promulgation ! Toute disposition juridique importante doit affronter la temporalité : « liquider » une situation antérieure, prendre des dispositions transitoires et fixer des délais à partir desquels elle s'applique pleinement. Cela a été fait clairement par la loi de 1905.

Dans un récent entretien au Monde des religions, Elisabeth Badinter affirmait : « en dehors de Marine Le Pen, plus personne ne défend la laïcité ». Au-delà du procès en sorcellerie qui s’ensuivit, la philosophe ne déplorait-elle pas simplement l’abandon progressif, par la droite comme par la gauche, de l’idéal laïc au profit de la simple « tolérance » présentée comme plus généreuse car “ouverte” ?

Le transfert du vocable « laïcité » dans l'escarcelle du Front national n'est pas tellement étonnant pour qui a observé la vie politique depuis une trentaine d'années. Le président de la République et son gouvernement y ont certes bien travaillé en faisant un grand écart, du discours de Latran aux déclarations de Claude Guéant. Mais la voie a été ouverte de longue date par bien des « forces de gauche » traditionnelles.
Deux dérives symétriques et complices permettent d'expliquer ces mouvements. La première dérive, je l'appelle la « laïcité adjectivée » (plurielle, ouverte, positive, etc.). Elle consiste à vouloir étendre au domaine de l'autorité publique - où s'applique rigoureusement le principe de neutralité - le régime de la société civile où doit régner le libre affichage des opinions dans le respect du droit commun. Cette dérive récuse le caractère neutre et minimaliste de la puissance publique républicaine, et peut autoriser les propos religieux au sein de l'Etat lui-même.
La seconde dérive, une forme « d'extrémisme laïc », consiste symétriquement et inversement à vouloir durcir l'espace civil en exigeant qu'il se soumette à l'abstention qui devrait régner dans le seul domaine de l'autorité publique. On a vu se former des groupes favorables à l'effacement dans l'espace civil de tout signe religieux, et qui ont diffusé récemment des thèmes non pas antireligieux (comme cela serait cohérent avec leur principe) mais plus particulièrement anti-musulmans.

Ces deux courants (laïcité adjectivée et extrémisme laïque) auraient donc, selon vous, favorisé l’appropriation des thématiques laïques par Marine Le Pen ?
Oui. L'un en désertant le terrain du combat laïque pendant de longues décennies, l'autre en l'investissant avec des propositions durcies et réactives, les deux en épousant le fonds de commerce des politiques d'extrême-droite, à savoir la constitution fantasmatique de « communautés » (en l'occurrence « les musulmans ») que les premiers révèrent en criant à la « stigmatisation » et que les seconds détestent.
Le mécanisme de balancier est alors facile à décrire. A force d'amollir la laïcité, d'en nier l'essence au point d'introduire le discours religieux comme légitime dans le domaine de l'autorité publique, à force de consacrer le fractionnement du corps social en reconnaissance politique d'appartenances particulières, à force de dissoudre l'idée républicaine, on finit par réveiller ou par produire un mouvement réactif et rigide. Ce mouvement réclame le « nettoyage » de toute présence du religieux dans l'ensemble de la vie civile et sa restriction à la seule vie intime - autant dire qu'il réclame l'abolition de la liberté d'opinion. Comment s'étonner que l'extrême-droite, criant à l'abandon de la laïcité, n'ait plus qu'à s'emparer d'un extrémisme (baptisé « laïcité ») aux ordres du nettoyage anti-religieux (que l'on réduit opportunément au nettoyage anti-musulman) ?

Poursuivons un instant sur le sujet de l’islam… Deux femmes portant le voile intégral ont été dernièrement verbalisées à Meaux, sanction qu’elles ont jugé contraire aux droits de l’homme.
Il faut distinguer d'une part la question du port du voile, qui n'est visé par aucune interdiction dans l'espace civil (le port de signes religieux et pas seulement celui du voile est prohibé uniquement dans les espaces participant de l'autorité publique (école publique incluse), et d'autre part celle de la dissimulation complète du visage visée par la loi de 2010. La verbalisation ne pouvait donc porter que sur la dissimulation du visage, et non sur le caractère religieux de tel ou tel vêtement. Si la loi de 2010 était contraire aux droits de l'homme, il me semble qu'elle aurait été « retoquée » par le Conseil constitutionnel.

Mais comment comprendre le comportement de femmes, qui défendent ainsi à grand bruit leur…droit à la soumission ?
Je ne m'interroge pas, à vrai dire, sur le bien-fondé de tel ou tel comportement, pourvu qu'il ne porte atteinte à aucun droit. On est libre dans la France républicaine de revendiquer ce qu'on veut, pourvu que cela ne contrarie le droit de personne. Si quelqu'un revendique comme une liberté ce que je juge être une soumission, je ne vois pas comment je pourrais le lui interdire, même si ça ne me plaît pas et que je ne me prive pas de le dire et de dire pourquoi. Mais si quelqu'un entend imposer une manière de vivre à autrui, j'ai le droit et le devoir de m'en inquiéter.

Avez-vous entendu parler de Kenza Drider, cette avignonnaise pro-niqab, ayant annoncé vouloir se présenter à l’élection présidentielle en 2012 ?
Franchement cela me semble une pure opération de propagande. Il lui faudrait d'abord obtenir les signatures d'élus pour se présenter. Et que veut-on prouver au juste ? Que le port du voile est interdit en France ? C'est faux. Seule la dissimulation du visage l’est.

Un film réalisé par Nadia El Fani, Laïcité Inch Allah, montre combien fut forte, dans les premiers jours du « printemps » tunisien, la demande de laïcité. Cependant, on a assisté lors des premières élections libres en Tunisie, à une forte percée du parti « islamo-conservateur » Ennahda. Les espoirs nés de la « révolution » tunisienne ne seraient-ils pas trahis, s’il advenait que l’islam soit reconnu comme religion d’Etat ?
Nous sommes entourés de pays où existe une religion d'Etat, et où cependant la liberté de pensée s'exerce, par exemple le Royaume-Uni. En Grèce la religion orthodoxe a le statut de « religion dominante » et est largement subventionnée. En Norvège, plus de la moitié des ministres doivent professer la religion d'Etat évangélique luthérienne. Un régime de religion d'Etat devient contraire à la liberté de pensée et d'expression lorsque cette religion est imposée à tous et qu'elle dicte la loi – il en va de même pour un athéisme d'Etat.

Mais n’y a-t-il pas contradiction entre l’existence d’une religion d’Etat - qui implique un statut d’infériorité pour les fidèles d’autres religions et pour les incroyants - et l’idée de démocratie qui implique quant à elle l’égalité de tous citoyens ?
Il y a de grandes différences entre un régime laïc et un régime de religion d'Etat tolérant. En régime laïc, la référence religieuse est superflue, inutile pour construire la cité : le lien religieux et le lien politique sont entièrement disjoints. La liberté des cultes s'inscrit dans le cadre de la liberté de conscience qui est beaucoup plus large. Autrement dit, le régime laïc est indifférent à la question de la religion et de l'athéisme, il est minimaliste.
Il s'ensuit une différence au niveau de la considération des personnes : dans un régime de simple tolérance comme ceux que j'ai cités, le fait d'avoir une religion est une norme sociale couramment admise – les incroyants sont tolérés, mais leur statut moral est déprécié. Le cœur politique de la différence entre le régime de la tolérance et le régime de laïcité, c'est l’accès des communautés en tant que telles à l’autorité politique. Le régime de laïcité accorde des droits étendus à toutes les communautés, dans le cadre du droit commun. Mais ces droits sont civils : aucune communauté en tant que telle ne peut se voir reconnaître un statut politique. La souveraineté réside dans les citoyens et leurs représentants élus, et les droits sont les mêmes pour tous.

Il demeure pourtant possible à chacun de renoncer à sa prétendue « communauté » d’origine.
Cela est beaucoup plus facile en régime laïc qu'en régime de simple tolérance. La tolérance avec religion officielle ne fonctionne bien qu’à la condition qu’existe un consensus dans lequel les communautés acceptent de ne pas imposer leur loi comme exclusive et de laisser leurs prétendus membres libres de dire et de faire ce qui est réprouvé par la communauté mais permis par la loi, et acceptent que la critique puisse se déployer. Mais un dogmatisme intégriste n’est pas soluble dans la tolérance et s'il devient religion d'Etat, il installe une tyrannie.
Je pense qu'un régime de laïcité est plus clair et plus simple ; il peut s'appliquer à des pays où les différences culturelles et religieuses sont fortes car il construit un espace critique commun par la référence à la liberté de conscience, où s'inscrit la liberté des cultes. En régime laïc, une législation sur le blasphème ou qui placerait les religions au-dessus de toute critique est impensable.

En somme, plus il existe de « communautés » cohabitant dans un même pays, plus la laïcité, qui leur offre un espace commun, devient souhaitable…
Certainement. Le régime de laïcité est mieux armé face à aux prétentions politiques de la part d'une religion hégémonique parce qu’il monte la défense un cran plus haut : il ne propose à aucun groupe particulier un accès ès qualités à l'autorité politique, il n’en sacralise aucun.
Toutefois, l'existence d'une religion d'Etat peut se décliner sous régime de tolérance et n'est pas nécessairement contraire à la démocratie et aux libertés – c'est ce qui a été exposé par Locke au XVIIe siècle. Un tel régime repose sur un consensus culturel et religieux large ; mais son fonctionnement suppose aussi un consensus politique dans lequel la religion officielle renonce à s'imposer à tous, et renonce à s'ériger en pouvoir civil : qu'elle accepte de se présenter seulement comme une référence morale et spirituelle non contraignante. Cela suppose une législation indépendante du pouvoir et des dogmes religieux, et une vigilance des citoyens relative aux droits des individus.
A l’inverse si une religion dominante veut s'imposer comme hégémonique, et sortir du domaine de la référence « spirituelle », alors la tolérance ne suffit pas : la laïcité est beaucoup mieux armée pour la contenir. La France a longtemps connu une telle situation de religion hégémonique, et l'invention de la laïcité lui est historiquement liée.
Coralie Delaume





Une dictature qui ne veut pas dire son nom ?

03/11/2011 11:34

Une dictature qui ne veut pas dire son nom ?


En 1958, lorsque le général de Gaulle revient au pouvoir, certains commentateurs et représentants de la classe politique s’ingénient à le qualifier de « dictateur ». D’où la réplique du Général restée célèbre : « Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? »

Dès la fin de la guerre d’Algérie, le Chef de l’Etat propose de modifier la constitution de la Ve République en instaurant l’élection du Président de la république au suffrage universel, complétant ainsi la démocratie directe initiée depuis 1958 par l’utilisation du référendum.

Dès lors, le Général et son gouvernement Pompidou doivent faire face à des oppositions partisanes. De Paul Reynaud évoquant un « viol de la constitution » au vote d’une motion de censure initiée par le « cartel des Non » composé des partis politiques encore attachés aux pratiques de la IVe république, à savoir CNI, MRP, Parti Radical, PC et SFIO (Socialistes), le ton est donné : à leurs yeux, l’élection du Président de la République au suffrage universel est la marque d’un pouvoir personnel que le général de Gaulle entend affermir.

Le référendum victorieux, puis les élections législatives qui le suivent immédiatement avec le succès du parti gaulliste UNR-UDT, donnent au général une majorité stable qui va lui permettre de gouverner dans les meilleures conditions.

Très vite, Gaston Monnerville, Président du Sénat, décide de s’opposer au Général, ce qu’il fera sans cesse pendant la Présidence du général de Gaulle, qualifiant son action et celle du gouvernement Pompidou de « forfaiture ».

Affirmer que le premier chef de l’Etat de la Ve République avait tous les pouvoirs est plus qu’une erreur ; c’est un mensonge.

Et ce refrain, maintes fois repris par les partis de gauche et du centre, fait encore des émules aujourd’hui. Jusqu’à la proposition du socialiste Arnaud Montebourg d’une VIe République, sans jamais la définir ou en préciser les principes, mais laissant deviner une très forte probabilité de revenir sur la réforme de 1962 relative à l’élection au suffrage universel du Président de la République Française. Un goût de revanche alors que le peuple l’a validée très largement au cours des cinquante dernières années.

Ceci dit, une fois au pouvoir, la gauche a toujours pris bien soin de ne pas mettre en débat la réforme constitutionnelle qui revient à chaque campagne électorale. Cela fut le cas de François Mitterrand, et ce malgré ses écrits fustigeant la constitution et le pourvoir personnel gaulliste. Cf « Le coup d’Etat permanent », puis en 1972 dans son programme « La rose au poing » dont il est utile de rappeler quelques lignes : « Nous vivons sous l’empire de la Constitution de 1958. Cette Constitution a été proposée par le Général de Gaulle aux Français qui l’ont votée à la majorité de 80 %. Elle est maintenant, ou devrait être, la loi de tous… Or, elle est très imparfaite, très incorrectement appliquée par celui qui a pour devoir de veiller sur elle, je veux dire le président de la République (…).
Quatorze ans ont passé (…). La Constitution de 1958, née d’un compromis, a été déséquilibrée par la révision de 1962 qui a décidé de l’élection du président de la République au suffrage universel. Elle a également été déformée par l’usage qu’en ont fait jour après jour les deux présidents de la Ve République. Elle n’est plus qu’un cadre vide depuis que le Général de Gaulle a, le 31 janvier 1964, fondé la nouvelle théorie du pouvoir qui nous régit aujourd’hui. J’extrais de cette conférence le passage essentiel : « L’autorité indivisible de l’État est déléguée au président par le peuple qui l’a élu et il n’y a aucune autorité ni ministérielle, ni civile, ni militaire, ni judiciaire qui ne puisse être conférée ou maintenue autrement que par lui ». »

Pendant ses deux mandats, y compris la période de cohabitation 86-88, François Mitterrand a bien revêtu les habits constitutionnels du général de Gaulle.

La pratique du référendum, pièce maîtresse de la constitution gaulliste est elle aussi contestée. Par la gauche qui l’a toujours combattue, mais aussi par la droite la plus dure, comme ce fut le cas du Président Sarkozy qui n’a pas tenu compte du « Non » majoritaire au référendum de 2005 sur le projet giscardien de constitution européenne en faisant adopter le traité de Lisbonne (Copie du traité constitutionnel) par la seule voie parlementaire.

A la veille d’échéances importantes en 2012, le décor est à nouveau planté et nous allons pouvoir assister à un nouvel acte de cette saga anti-gaulliste. Aujourd’hui, la gauche est majoritaire dans les communes, dans les Département et Régions, mais aussi, conséquence totalement mathématique, au Sénat dont elle a pris la Présidence.

Demain, si le peuple décide, comme c’est son droit (Démocratie oblige !) de confier au candidat PS François Hollande les clefs de l’Elysée et de lui donner, dans la foulée, une majorité à l’Assemblée nationale, alors le PS et ses alliés seront majoritaires partout.

Faudra-t-il alors parler de « dictature » ?

Alain Kerhervé

http://www.gaullisme.fr/2011/11/03/une-dictature-qui-ne-veut-pas-dire-son-nom/






Halloween grec : l'Europe a la (ci)trouille...

02/11/2011 12:00

Halloween grec : l'Europe a la (ci)trouille...


J’ai toujours pensé que la fête d’Halloween était une funeste importation en provenance des Etats-Unis d’Amérique. Tant qu’à s’imprégner de la « culture US », je considère qu’il vaut mieux lire William Faulkner que d’apprendre à introduire des bougies à l’intérieur de cucurbitacées évidées. Enfin, c’était mon avis…jusqu’à hier.
Parce qu’hier, un heureux alignement des astres semble avoir permis une belle coïncidence. Le petit pays du Sud de l’Europe qui a inventé la démocratie a rendu un hommage singulier au grand pays d’outre-Atlantique qui aime à l’exporter par les armes. De fait, après l’annonce par George Papandréou d’un référendum sur le nouveau plan européen, certains ont dû passer une nuit d’Halloween plus terrifiante que nature, entre stupeur, tremblements, et sueurs froides.
Ce matin, le réveil a été douloureux pour ceux qui considèrent le peuple comme un horrible monstre et la démocratie comme l’incarnation du mauvais œil. Le politologue Dominique Reynié, par exemple, semble avoir eu le sabbat difficile, qui nous annonçait dès pot(i)ron-minet sur Twitter un déferlement de sorcières sur l’Europe : « Papandreou vient de rendre un immense service à tous les populistes européens et au FN en particulier à quelques mois de 2012 ».
Il est vrai que George Papandréou n’a guère songé au Front national ni à l’élection présidentielle française lorsqu’il a annoncé sa stupide intention de consulter son peuple souverain. C’est dire s’il est mauvais camarade !
D’aucuns saisissent immédiatement l’occasion pour nous rappeler que la Grèce, en plus d’être peuplée de feignants et autres fraudeurs, n’aurait jamais dû entrer dans l’euro. Ah ! Si Mario Draghi, le directeur flambant neuf de la BCE, ne l’avait pas aidée à maquiller ses comptes quand il officiait chez Goldman Sachs !
En tout cas, et puisque qu’il est question de l’euro, risquons-nous à pronostiquer qu’il est désormais sous respiration artificielle. Ce qui tombe plutôt bien : demain, c’est la fête des morts.
 
Coralie Delaume 

Lire et relire :
Europe : un sauvetage tiré par les cheveux CLICK
L'Europe à la veille du Grand Soir ? CLACK
Nicolas Dupont-Aignan est un mauvais voyagiste CLOCK
 
 





La proskynèse* des vassaux volontaires

02/11/2011 11:51

La proskynèse* des vassaux volontaires


 

chineDepuis des mois, les Français sont invités à contempler le sauvetage de l’euro. Tous les jours, on sauve l’euro, dans un acharnement thérapeutique si extraordinaire que bien des citoyens ne voient plus la farce.

La « monnaie unique », la « monnaie unique » : « Le veau d’or est encore debout » : mais on n’encense plus sa puissance… Au reste, ici, ce n’est pas Faust qui vend son âme, ce sont les gouvernements et, tout particuliè-rement, celui de la France…

Ainsi, sous le regard complaisant des médias, tétanisés de conformisme et prébendés pour leur contribution à la propagande –comme en 2005, un énième accord de sauvetage a été passé ce jeudi 27 octobre 2007.

Là, le renoncement n’a d’égal que l’inefficacité et la gravité des conséquences.

En effet, la proskynèse des vassaux, prosternés devant l’euro et la Chine, dessine un tableau d’appel à la Résistance, face à des mesures inefficaces et à une dérive violemment antidémocratiques.

I / UN PLAN TECHNIQUEMENT INEFFICACE

Tout d’abord, le « plan de sauvetage » n’a que quelques réels gagnants : les banques.

La hauteur de leur recapitalisation, bien plus importante que les 110 milliards évoqués, ne se conçoit que par un cadeau supplémentaire du contribuable. Il faut d’ailleurs faire confiance au Président pour ne surtout rien demander en échange : « nationaliser » est un gros mot…

Encore une soustraction à la demande des ménages, bien trop faible pour garantir un semblant de croissance, bien trop anémique pour ne pas engendrer une récession.

Pire, cette faible demande ne doit plus s’effectuer que comme client de la Chine, nouveau suzerain de la « zone », qui ne manquera pas de réclamer son dû, sous forme de délocalisations et d’abaissement supplémentaires des rares barrières douanières restantes..

On est loin d’un protectionnisme européen, encore moins Français. Citoyens : investissez dans le Pôle Emploi !

Mais, bien entendu, si l’euro fort ne peut que séduire ceux que l’on paie –hors UE-avec cette monnaie surévaluée, il n’en reste pas moins que l’Italie et l’Espagne vont si mal que la spéculation va reprendre, et que l’Euro n’est qu’en sursis.

Pour en finir avec la farce, signalons que la Grèce fait défaut à 50 %, ce qui était « impossible » il y a quelques mois… Tiens donc…

Quant à la France, son « triple A » est à l’agonie. La seule affaire du Président est de reporter cette sinistre annonce aux lendemains de la Présidentielle.

Gageons que Moody’s and Co, comme François Hollande, ne dévoileront pas trop le pot aux roses !

II / DES MESURES VIOLEMMENT ANTIDÉMOCRATIQUES

« Le problème, c’est la dette » nous dit, dans son élégant français, le Président de la République.

Oui, mais le problème n’est pas le total comptable de la dette, mais sa genèse artificielle depuis que des lois scélérates des années 70 ont interdit d’emprunter au Trésor pour obliger un État souverain à se financer « sur les Marchés ». Depuis, surtout, que des décisions superficielles ont reporté sur l’État la dette bancaire.

Privatisation des profits, mais nationalisations de dettes… c’est toujours- la fête au Fouquet’s !

La démocratie n’est pas seulement tombée à la corbeille, comme le Général de Gaulle ne le tolérait pas, elle sombre entre la City –qui n’est pas en zone Euro- et Bruxelles.

Ipso facto, déjà, le peuple grec expérimente la dictature de Bruxelles et du traitre à ses intérêts qu’est son propre Premier Ministre. Mais la révolte des « indignés » gronde…

De notre côté, le Président du « travailler plus pour gagner plus » va, chaque semaine à Canossa, chez sa suzeraine, négocier ce qu’aucun mandat du peuple ne lui a jamais confié. Or, aucun référendum ne vient saluer ou sanctionner ces prodigieux renoncements que notre Premier Magistrat décide en toute solitude, sans le moindre contrôle.

Au total, entre deux fautes d’élocution, le Président énonce que Lisbonne n’est pas suffisant, et qu’il décide une « intégration » économique. Mais qui l’a mandaté pour cela ??? Qui l’autorise à laisser l’Allemagne à nous dicter notre politique budgétaire, nos taux d’imposition, etc. ? Les Français doivent-ils se rendre à Berlin ou à Pékin pour rencontrer leurs maîtres ?

Dès lors, demain, toute l’industrie légère va continuer, dans le sillage de l’industrie lourde (cf. PSA) à se délocaliser en laissant un sanglant sillage de chômage et de désolation.

Or, que pourront nous décider, demain, si nous concédons notre survie à la Chine ?

Le pouvoir actuel obère les décisions demain.

C’est une injure suprême faite à la démocratie et au DROIT au changement de politique, même si les agences de notation y voient malice.

Ainsi, le Président de la République profite d’une soirée télévisée sur la crise pour critiquer la gauche d’antan, les 35 heures, les fonctionnaires, en transformant l’essentiel d’un problème en médiocre émission politicienne. Alors, même si Hollande reste curieusement mutique face à des attaques qui n’épargnent que les patrons du CAC 40, il faut réagir et profiter de 2012 pour réussir un sursaut.

Le risque démocratique est trop grand pour continuer à mégoter son soutien aux rares, pour ne pas dire à l’unique personne qui veut rompre – efficacement – avec ce système et nous redonner ce que le peuple a conquis, depuis la Déclaration des Droits de 1789 : la SOUVERAINETÉ.

Christian Lechevalier
Association des Gaullistes de l’Ouest

 

 

* La proskynèse est un rituel antique et médiéval utilisé à la cour des souverains ou dans un cadre liturgique. Elle « sacralise », voire « divinise », l’homme qui en est l’objet.

http://www.gaullisme.fr/2011/10/28/euro-vassaux-volontaires/






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